il quelque part, me paraissent extrêmement pauvres ; je n’en tire pas un fait, pas une idée. » Les disciples du grand naturaliste anglais, acceptant fidèlement la manière de voir de leur maître, ont également méconnu les mérites de Lamarck ; Huxley le considère comme un observateur consciencieux mais de médiocre valeur.
Cependant une pléiade de jeunes savants a récemment entrepris de mettre en relief les travaux de notre illustre évolutionniste ; les néo-Lamarckiens se sont levés contre les néo-Darwiniens, et de la lutte acharnée entre les deux écoles sont sortis beaucoup de résultats de grand intérêt. Je voudrais montrer dans cet ouvrage que cette lutte n’a pas de raison d’être, que les deux écoles sont souvent dans le vrai l’une et l’autre et que leur principal tort est d’être trop exclusives ; je voudrais montrer surtout que Darwin, en niant la valeur des principes de Lamarck, a méconnu l’importance des plus remarquables conclusions que l’on puisse tirer de sa propre loi de sélection naturelle. Il serait ridicule cependant, indépendamment de toute considération chronologique, de dire que l’œuvre de Lamarck est fille de celle de Darwin. Les deux grands naturalistes ont étudié la nature et ont directement tiré de leurs observations les principes qui rendent leurs deux noms immortels. Les principes de Lamarck ne se déduisent d’ailleurs de la loi de sélection naturelle, que si l’on applique cette loi à des cas dans lesquels Darwin ne l’avait jamais fait intervenir, savoir, à la lutte pour l’existence entre les tissus de l’organisme en voie de développement.
Je ne suivrai pas l’ordre chronologique dans l’étude de l’œuvre des deux apôtres de l’évolutionnisme ; comme toutes les lois vraiment générales de la bio-