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idée religieuse, fait naître, dans l’hérédité de l’homme, la conscience morale qui existe aujourd’hui dans son mécanisme ; mais j’ai déjà fait remarquer plus haut combien est dangereux un raisonnement de cette espèce, puisque aussi bien, n’ayant jamais observé historiquement une société dépourvue de l’idée de Dieu, nous ne savons pas ce qu’une telle société eût été et eût donné. Certains philosophes prétendent qu’elle n’eût pu exister.

Aujourd’hui, doués par hérédité d’une conscience morale dont nous ne savons pas exactement quelle est l’origine, nous concevons aisément une société sans Dieu, une morale sans Dieu ; mais il y a loin de là à conclure que, avant l’existence de cette conscience morale, une société eût pu se constituer sans exploiter l’idée religieuse. Et les abeilles ? me direz-vous. Je n’accepte pas cet argument trop facile que me fournissent les croyants en refusant aux animaux l’âme qu’ils accordent à l’homme ; je ne vois aucune raison pour que les abeilles et les fourmis n’aient pas d’idées religieuses ; les caractères fixés par hérédité prennent, chez les animaux comme chez l’homme, l’apparence absolue qui est la source des croyances théologiques ; les abeilles ont des principes comme nous !