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le bat. Il paraît que les croyants aussi aiment Dieu qui les a créés et qui les châtie ; ils le remercient de ses bienfaits dans leurs prières quotidiennes, ce qui est très bien et ne fait de tort à personne, mais ils lui en demandent d’autres en même temps, et ce qui est bienfait pour l’un peut léser les intérêts de son voisin.

C’est la prière qui caractérise le croyant. À côté de lui, d’autres hommes se contentent d’être d’honnêtes gens et négligent de prier ; beaucoup d’entre eux cependant ne sont pas athées, mais ils sont indifférents en matière de religion et font passer leurs devoirs sociaux avant leurs devoirs envers Dieu, se disant peut-être — ce que je ferais sans doute à leur place, si j’étais croyant — que Dieu est bien assez grand pour faire ses affaires lui-même, sans que nous lui donnions d’indications. Je racontais, dans le premier chapitre de ce livre, une anecdote montrant que certains prêtres libéraux d’aujourd’hui admettent qu’il suffit d’être honnête homme pour plaire à Dieu ! Que deviendrait le clergé si tout le monde était de cet avis ?

Il faut donc distinguer, dans l’ensemble des obligations des hommes, les devoirs envers leurs semblables et les devoirs envers Dieu. Pendant très longtemps une confusion a existé entre ces deux catégories de devoirs, Dieu se trouvant chargé, dans l’opinion des croyants, de surveiller l’exécution des uns et des autres. Aujourd’hui, la