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dans ma certitude du néant ; mais on ne me croira pas.

Quant aux mystères, le monde en est plein ; je pourrais en citer un grand nombre vis-à-vis desquels la croyance en un Dieu humain ne me serait d’aucune utilité. On me dit par exemple que la chaleur est due à un mouvement de corpuscules très petits. Je suis tout disposé à le croire, mais je me demande avec angoisse comment peuvent être ces corpuscules dont le mouvement produit la chaleur ; ils ne sont ni chauds ni froids. Essayez de vous imaginer un corps qui n’ait pas de température ; je vous en défie. Je me tire de difficulté en me disant que je connais seulement les choses de ma taille[1] ; je ne puis pas connaître ce qui est trop petit ; je me console donc de ne pas connaître ce qui est trop grand, comme serait le Dieu auquel vous croyez.


§ 14. — L’AMOUR DE DIEU

En admettant même que je pusse croire, contre ma nature et contre mon raisonnement, à l’existence d’un Dieu dont on pourrait parler comme d’un homme tout puissant (mais il est vrai que je ne puis rien dire de scientifique en me plaçant dans une hypothèse aussi éloignée de mon état réel ; je

  1. Voy. Les Lois naturelles. Paris, Alcan.