Les calculs établis par les Compagnies d’assurances résultent aussi de lois obtenues après coup par la comparaison d’un grand nombre de vies humaines, et par l’application de l’hypothèse, d’ailleurs justifiée en général, que les conditions de la vie ne changent guère d’une année à l’autre dans un même pays.
Dans la théorie cinétique des gaz, on tire aussi des conclusions mathématiques vraiment intéressantes de la considération des probabilités ; mais on s’était placé d’avance dans des conditions bien déterminées, dans des conditions de loi, en prêtant aux corpuscules mobiles des caractères entraînant l’homogénéité.
J’arrive enfin au Dieu Hasard des darwinistes. Il suffit de réfléchir un instant pour voir que la sélection naturelle agit comme le tube à acide malique de l’expérience de Pfeffer, avec cette différence que c’est une propriété de la vie elle-même qui est la cause de la sélection des êtres vivants. Cette propriété, cette loi, c’est la loi de la continuité nécessaire des lignées[1] ou élimination définitive de ceux qui sont morts sans postérité : il faut d’ailleurs, quoique pensent certains néo-darwiniens, ajouter à cette loi celle de l’hérédité des caractères acquis pour expliquer la formation des espèces. Quand on dit que c’est le hasard qui agit
- ↑ Voy. Les Influences ancestrales : la canalisation du hasard.