pas nécessairement, par éducation, à celui qui n’en a pas la notion héréditaire.
Somme toute, la preuve historique montre seulement que l’homme est un animal religieux. Les croyants prétendent gratuitement qu’il est le seul ; j’avoue ne pas saisir la nécessité de cette affirmation ; la conscience morale est plus développée chez les abeilles ou les fourmis que chez les hommes, si l’on en juge du moins par l’ordre parfait de leur vie sociale ; pourquoi ces remarquables insectes n’attribueraient-ils pas, comme nous, à un Dieu, la surveillance de lois sociales plus anciennes que les nôtres ? Rien n’est plus commode que cette croyance en un souverain juge ; elle diminue la nécessité d’une police, et pourrait même la remplacer complètement si elle était véritablement ancrée dans l’esprit des animaux ; je ne comprends pas, dans ma logique d’athée, qu’un croyant vraiment croyant puisse ne pas être infiniment vertueux. Quand les enfants organisent un jeu et en posent les règles, ils seraient bien aises qu’un surveillant, visible ou non, en imposât l’observance à tous, et empêchât les camarades de tricher ; mais les enfants savent qu’ils ont posé eux-mêmes les règles de leur jeu et ne leur attribuent pas une valeur absolue.
L’homme est donc un animal religieux ; il l’est même depuis si longtemps que les athées doivent être une exception, un cas tératologique analogue à