victorieusement aux causes ambiantes de destruction. Il doit donc y avoir, dans l’organisme de chaque animal, tout un trésor de qualités utiles ; je donnerai, si vous voulez, à ce trésor héréditaire, le nom de logique ou de bon sens, englobant pêle-mêle, contre l’usage, dans ces appellations, les caractères anatomiques de bonne constitution et les caractères cérébraux qu’on étudie ordinairement dans le langage subjectif de la psychologie. On donne plus couramment à cet ensemble le nom d’instinct de la conservation ; mais je n’aime pas cette manière de parler, à cause des discussions interminables que soulève la question de l’instinct et de l’intelligence ; l’instinct de la conservation comprend l’intelligence individuelle ; je voudrais bien voir supprimer du vocabulaire ces deux mots qui ne riment plus à rien de précis.
Il y a donc, en chaque animal, un héritage obligatoire de qualités utiles ; c’est avec une portion de cet héritage que nous faisons des mathématiques. Mais il y a, à côté de cela, tout le fatras des erreurs ancestrales, ce que j’appelais tout à l’heure notre bagage métaphysique ; nous y tenons en général plus qu’à notre logique ; une grande partie de notre langage articulé lui est consacrée, et nous le mêlons volontiers à tout. C’est pour cela que la langue mathématique, qui n’en peut pas tenir compte, nous est si précieuse. Il y a aussi, à côté de ce bagage métaphysique, un héritage particulier aux animaux