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dans les choses. Ce qu’il appelle une démonstration est, d’ordinaire, un mélange de déductions mathématiques et d’inductions tirées de ce précieux bon sens qu’il a acquis et qu’il partage avec ceux qui ont les mêmes habitudes que lui : pour ses collègues en bon sens, sa démonstration est convaincante. L’insupportable mathématicien demande qu’on lui expose clairement et d’abord les postulats et les hypothèses : il prétend qu’on n’oublie rien ; il se fâche et menace de s’en aller si, au courant de la démonstration, on fait intervenir quelque chose qui n’a pas été convenu, afin de remplacer ou de renforcer un chaînon qui manque dans la déduction. Notez que c’est le physicien qui a raison, puisque sa science progresse ; le mathématicien, avec ses exigences et son défaut de bon sens, n’arrivera à rien. Le pédant qu’il est, exige qu’une science soit faite, quand elle est en train de se faire ; mais j’observe que pour les uns et les autres, les mots nécessaire, possible, impossible, absurde, n’ont pas la même signification.

« Par exemple, un être qui vit et qui pense dans un espace à deux dimensions vous semble impossible, absurde… ; c’est pour vous un produit de l’imagination verbale ; pourquoi ? Parce que vous êtes bien sûr de ne le rencontrer jamais. Je ne crains, non plus que vous, cette étrange rencontre ; mais il ne me gêne pas de parler de cet être-là, après dîner. (Nous n’avons pas dîné ensemble