essayer de faire mieux ? J’ai aussi à m’excuser d’avoir écrit un mot qui a dû vous choquer, et qui sent la scolastique. Je connais votre horreur pour la qualité : au reste, là où je l’ai mis, ce mot rendait assez mal ma pensée ; j’en ai cherché un autre ; en vain. J’ai fini par le laisser, parce que, au fond, je ne partage pas votre haine pour la qualité. Si la qualité n’est qu’un mot, la quantité, elle aussi, n’est qu’un signe ; votre monisme n’absorbera jamais la diversité des aspects de l’être, la multiplicité des phénomènes, la richesse infinie du vêtement de l’inconnaissable. Parce que nous essayons de construire, avec un jeu de symboles quantitatifs, un schéma qui nous représente le monde, ne prenons pas ce schéma pour la réalité, et la partition écrite, où toutes les notes sont pareilles, pour le concert des instruments et des voix. L’uniformité des notations mathématiques n’empêche pas la diversité de nos sensations : c’est des sensations qu’il faut toujours partir, à elles qu’il faut toujours revenir ; mais cette digression m’entraînerait trop loin ; je reviens à mon obscur sujet.
« Les concepts généraux, qui se dégagent dès nos premières années, les concepts limites qui servent de fondement aux sciences et qui ne se forment sans doute qu’un peu plus tard sont éminemment adaptés à la logique déductive. Sous le nom d’imagination verbale, vous avez signalé