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tingués et savants dont je pense beaucoup de bien, mais qui ne seraient peut-être pas fâchés de ruiner la science au profit de ces raisons du cœur que la raison ne connaît pas. Cela m’amuse extraordinairement de vous voir dans cette compagnie. Mais laissons cela : je ne veux pas imiter ces députés qui, lorsqu’un collègue se lève à leur côté pour prononcer une parole de bon sens et de courage, ne trouvent pas d’autre réponse à lui faire que de montrer les adversaires qui l’applaudissent. Vous aimez trop la vérité, si vous aviez des ennemis, pour ne pas la reconnaître et l’aimer chez eux. Et, ni les néo-positivistes, ni les vieux professeurs qui continuent leur flirt avec l’antiquité ne sont vos ennemis. Je me figure que vous n’en avez pas.

« Voulez-vous que nous revenions à nos ancêtres ?

« Il y a bien longtemps que la pensée s’est éveillée chez eux, toute petite, chétive, obscure et tremblotante ; on ne sait comment ; elle s’est « frottée aux choses » ; il est assez étonnant que ce frottement contre les aspérités des choses n’en ait point fait quelque galet informe, et qu’il ait su, au contraire, en la détruisant sans pitié quand elle ne valait rien, réussir à la compliquer si singulièrement et à la rendre si diverse ; mais ne passons point le temps à nous émerveiller : nous n’en finirions pas. Les perfectionnements acquis