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été condamnée à mort depuis longtemps, elle ne se serait pas relevée des coups que lui porte ici le plus fervent de ses admirateurs. »

Je fais deux parts dans cette argumentation de M. Vignon : l’une, contre laquelle je m’inscris en faux, c’est que l’échec d’un essai tenté par un moniste pour expliquer, en langage moniste, un phénomène biologique, puisse porter atteinte à la solidité de la thèse moniste elle-même ; de ceci, je me suis suffisamment expliqué plus haut pour n’avoir pas besoin d’y revenir. Pour le reste, je suis tout à fait de l’avis de mon adversaire : je n’ai pas obtenu le résultat que je cherchais ; je voulais trouver, pour l’imitation, une formule mécanique, objective, analogue à celle que la Revue de Métaphysique me reprochait précédemment d’avoir établie pour l’instinct et l’intelligence, et je n’y ai pas réussi ; je m’en rends compte moi-même en relisant mon travail de 1900 ; il ne me procure aucune satisfaction ; j’ai voulu faire un travail moniste, et j’ai produit un mauvais mémoire psychologique. Je continue à être hanté par cette question de l’imitation, et j’entrevois une lueur du côté des phénomènes généraux d’équilibre qui m’ont permis de m’orienter au milieu des phénomènes si mystérieux de la sérothérapie[1], mais de ce que cette question n’est pas encore résolue, je n’en reste

  1. Voy. Introduction à la Pathologie générale. Paris, Alcan, 1906.