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qu’elle suppose un monde où les choses seraient autrement qu’elles sont, mais qui a néanmoins le mérite de la clarté ; je la précise en disant : « Il y aurait aujourd’hui des hommes, résultat d’une évolution et d’une adaptation progressives, et ces hommes auraient des yeux et des oreilles, et s’en serviraient comme ils s’en servent ; et les mêmes influx nerveux se produiraient dans leurs cerveaux, et traceraient ces trajets capricieux que chacun de nous connaît en lui-même sous le nom d’association d’idées, détermination d’agir, etc. ; seulement, ils ne le sauraient pas, et chacun d’eux n’aurait plus la prétention d’être le centre du monde. » Le moniste conséquent avec lui-même doit admettre cette formule, qui n’a cependant aucune valeur puisqu’elle fait appel à une hypothèse contraire à l’ordre de choses établi. Cette formule n’est qu’une manière de faire comprendre une théorie. Les travaux de Darwin et de Lamarck nous ont permis de comprendre comment, dans ces conditions de conscience épiphénomène, les hommes ont pu se former. On peut être plus ou moins satisfait des interprétations données au sujet de l’origine des espèces, mais ces interprétations seraient-elles toutes fausses, que le fait du monisme n’en subsisterait pas moins avec toutes ses conséquences : « Rien ne se passe de connaissable à un homme, sans que se modifie quelque chose qui est susceptible de mesure. » « Merveil-