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hypothétiques qu’on appelle forces, savoir des variations de vitesse et de direction ; la force est, soit une fonction mathématique d’un emploi commode, soit une entité anthropomorphique inutile et même dangereuse pour le philosophe[1]. En revanche, il n’a pas le droit de dire que nous soutenons « l’automatisme aveugle et irrationnel des synthèses substantielles » si, par synthèses substantielles, il entend les animaux doués d’organes des sens. Les animaux ont des yeux et s’en servent ; ils ne sont donc pas d’un « automatisme aveugle » et, le problème de l’origine des espèces est précisément d’expliquer comment, avec des éléments aveugles, il peut se constituer, par adaptations successives, des animaux qui ont des yeux et savent en faire usage. Je n’ai pas à discuter ici la thèse transformiste, mais M. Vignon ne niera pas que les hommes, qui ont des yeux, sont fabriqués au moyen de substances chimiques, qui n’en ont pas. Il m’objectera que précisément il y a en l’homme un principe qui lui permet de se servir de ses yeux, et nous reviendrons à la thèse principale du monisme : « Se produit-il dans le cerveau de l’homme des perceptions, des appréciations, des déterminations d’agir sans que se modifie quelque chose qui est susceptible de mesure ? »

Dès le début de son argumentation, M. Vignon

  1. Voy. Les Lois naturelles, op. cit., chap. XV et chap. XXXI.