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mécanisme comme le prétendent les monistes, ou des raisons indépendantes de toute quantité mesurable comme le veulent les dualistes. Et par conséquent si l’on admet cette définition de la liberté, la question du libre arbitre n’a rien à voir avec les théories monistes ou dualistes ; elle entre dans le même cadre que toutes les autres propriétés humaines ; les monistes et les dualistes n’ont pas à se demander si l’homme est libre de cette liberté ainsi définie, mais seulement si l’homme peut ou ne peut pas être libre, sans que se modifie quelque chose qui est susceptible de mesure. Être libre n’est pas l’expression d’un état statique, mais d’une activité analogue à toutes celles que nous réunissons dans le vocable hommer ; seulement la forme de cette expression qui comprend le verbe être conduit à des erreurs d’appréciation, et fait penser à une propriété analogue à celle d’être brun ou blond. Il vaudrait mieux ne pas dire « être libre » et remplacer cette manière de parler par « agir librement » ou « hommer librement », c’est-à-dire agir suivant notre nature pour des raisons qui sont en nous ; le mot liberté équivaut alors à celui de santé[1].

Le second point de la définition de la liberté

  1. Seulement pour les dualistes, cette santé n’est relative qu’au mécanisme qui manifeste extérieurement les volitions de l’individu, tandis que pour les monistes elle concerne en outre le mécanisme où s’élaborent les volitions.