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mécanicien ; c’est l’état particulier d’un certain ensemble de tissus, la série des variations produites dans une partie du corps, qui dirige, met en train ou suspend, suivant les cas, l’activité de tous les organes de l’homme vivant ; et cet état particulier, cette série de variations est elle-même la conséquence de réactions physiques et chimiques, qui se produisent entre le corps et le milieu ambiant[1] ou dans l’intérieur du corps, et qui, comme toutes les actions physiques ou chimiques, sont soumises au déterminisme universel. Voilà la conclusion fatale qui s’impose à tout esprit logique, et cette conclusion suffit à écarter du monisme la plupart de ceux qui en entendent parler.

C’est la question de la liberté individuelle.

Pour un dualiste croyant à une entité directrice indépendante du corps, la liberté absolue de l’individu ne fait aucun doute ! Le corps étant sain, l’entité directrice indépendante peut, quand elle veut, actionner le rouage qui lui plaît, choisir à sa fantaisie, parmi les fonctionnements de l’organisme, celui qu’elle veut mettre en train ; elle n’est limitée dans son choix que par la limitation du mécanisme humain lui-même, mécanisme qui, pour être admirablement varié, n’est pas cependant infiniment malléable ; en d’autres termes, cette

  1. Nous verrons plus loin combien il est important de mettre en évidence que tout ce qui se passe dans le corps dépend de deux facteurs, le corps et le milieu.