de la phrase la plus simple ? Avant le phonographe on aurait pu soutenir que la voix n’est pas représentée dans le mouvement ondulatoire de l’air ; c’eût été difficile à soutenir, mais la preuve directe du contraire n’eût pas été facile non plus. De même, tant qu’on aura pas imaginé le phrénographe, on ne pourra pas donner la démonstration directe du lien qui unit la pensée aux variations mesurables du cerveau, mais il sera néanmoins difficile de nier ce lien, ainsi que je l’ai montré tout à l’heure, comme il était difficile, avant le phonographe et après toutes les conquêtes de l’acoustique, de soutenir que le son n’était pas la traduction en langage auditif des mouvements vibratoires que les savants étudiaient et mesuraient dans l’air, par d’autres moyens et dans un autre langage[1].
Les considérations précédentes amènent le moniste à considérer qu’il n’y a pas, dans l’homme vivant, une entité directrice indépendante de son mécanisme corporel, mais que les pensées, la détermination d’agir, sont liées à des modifications de la substance de l’individu ; il n’y a pas de mécanicien indépendant de la locomotive humaine ; la locomotive humaine est, à elle-même, son propre
- ↑ Voy. Les Lois naturelles, op. cit., chap. xix.