variation de choses mesurables, car la physiologie nous a appris le rôle du cerveau dans la vie humaine, et nous ne savons pas encore observer directement l’intérieur du cerveau d’un homme vivant. C’est le phrénographe qui résoudra la question, et nous n’y serons pas de si tôt. Cependant, sans avoir d’ores et déjà la prétention de lire dans le cerveau des autres, nous pouvons nous rendre compte, par des expériences fort simples, de la non-indépendance des fantaisies de l’âme par rapport à l’état du corps.
Dans notre exemple de tout à l’heure, le mécanicien était parfaitement indépendant de la locomotive qu’il était chargé de mettre en train ; il ne pouvait, il est vrai, que locomotiver au moyen de sa locomotive, mais du moment qu’il se contentait d’hommer il avait le moyen de le faire en toute liberté, quel que fût d’ailleurs l’état de sa locomotive ; la machine avait-elle une bielle cassée, un cylindre crevé ? manquait-elle d’eau ? cela n’empêchait pas le mécanicien de fumer une pipe ou de boire un coup. Au contraire, l’observation la plus élémentaire prouve que cette activité de l’âme, laquelle, au dire de M. A. Gautier, n’a pas d’équivalent mécanique, est sérieusement impressionnée par les modifications du corps qu’elle dirige. Je ne parle pas, naturellement, des cas où cette activité viendrait à se manifester au moyen de mouvements du corps ; le désordre de ces mouvements,