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Pour ce qui se passe à l’extérieur de moi, je n’ai pas la prétention de nier l’existence de ces entités immuables ; ce serait faire de la métaphysique ; chacun peut avoir à ce sujet l’opinion qui lui plaira. Dire : « cette pierre tombe », ou bien « il y a quelque chose d’immuable qui fait que cette pierre tombe », cela est équivalent. Tout ce que je puis faire, c’est de constater le déplacement de la pierre et d’en mesurer les éléments mesurables. Tout phénomène extérieur à moi est précisément une modification de quelque chose que je puis prétendre mesurer du moment que je puis l’observer. Quand il s’agit de phénomènes qui me sont extérieurs, je déclare donc simplement que les entités immuables des dualistes, si elles existent, ne se manifestent à moi que par des modifications des choses mesurables, ce qui entre dans ma définition du monisme. « Cette pierre est tombée, la foudre a éclaté, Paul a parlé », voilà des phénomènes que je constate, et qui s’accompagnent de modifications mesurables. Je puis mesurer le chemin parcouru par la pierre, je puis mesurer les variations de potentiel qui ont accompagné la foudre, et la longueur de l’étincelle qui a jailli ; je puis enregistrer sur un cylindre de phonographe les paroles prononcées par Paul ou en faire une analyse artificielle au moyen de résonnateurs d’Helmholtz. Pour les divers phénomènes qui me sont extérieurs, j’ai à ma dispo-