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impersonnelle et peut être réalisée de la même manière par n’importe quel expérimentateur exercé ; elle est bonne du moment qu’elle conduit à un nombre qu’il suffit de lire, soit dans le plateau d’une balance, soit sur l’échelle d’un thermomètre, d’un dynamomètre, d’un ampèremètre, d’un hydrotimètre, etc. La première phase d’une science expérimentale est la découverte d’un moyen de mesure approprié à certains phénomènes ; il y a science, du moment qu’il y a évaluation impersonnelle d’un fait. Ensuite on s’efforce d’établir des relations mathématiques entre des mesures faites, dans des champs différents, par des moyens tout à fait différents ; l’idéal du mathématicien est de tout ramener à des formules qui puissent s’exprimer au moyen de longueurs, de masses et de temps, au système C.G.S., qui connaît seulement pour unités le centimètre, le gramme et la seconde ; ce résultat a été obtenu dans un nombre de cas assez grand pour qu’on puisse avoir beaucoup de confiance dans l’avenir de la mécanique universelle ; mais, je le répète, le monisme peut être formulé sans qu’on ait à se préoccuper de la possibilité d’une mécanique universelle. On peut conserver le langage qualitatif de la chimie et être moniste. Je ne sais pas si le chlore, le soufre, l’arsenic et le fer sont des états différents de quelque chose d’unique, mais la chimie actuelle, si elle ne sait pas rame-