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essayé de le montrer dans un ouvrage récent[1] ; nous les connaissons d’une manière impersonnelle quand nous pouvons réduire leur description à des mesures faites par des moyens tels que ces moyens dûment appliqués, fournissent les mêmes résultats à tous les observateurs. C’est alors seulement que nous avons le droit de parler d’une connaissance scientifique des faits ; c’est même là, en quelque sorte, la définition de la science.

Il faudra donc que le mot « mesure » entre dans notre définition du monisme. Mais nous nous garderons bien de donner à ce mot mesure le sens étroit de mesure d’étendue ou de vitesse ; si séduisant que soit le rêve de la mécanique universelle, nous n’avons pas besoin d’en escompter la réalisation pour donner du monisme une définition convenable ; le monisme que l’on peut défendre aujourd’hui, sans prêter le flanc aux arguties des métaphysiciens, n’exige pas la réduction à l’unité de tous les phénomènes de la chimie, par exemple ; il y aurait cent corps simples irréductibles que cela ne m’empêcherait pas de me déclarer moniste. Beaucoup de phénomènes physiques me font croire que des corps, considérés aujourd’hui comme simples, ne sont pas simples en réalité ; mais je n’ai pas besoin de le savoir pour combattre le dualisme.

Une mesure est scientifique dès qu’elle est

  1. Les Lois naturelles. Paris, Alcan.