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plus ordinaire du mot, un libre penseur. Mais, dans l’ordre philosophique, j’ai essayé de m’élever au-dessus des doctrines matérialistes ou positivistes, non certes par dédain ou hostilité, mais parce que je ne les ai pas trouvées pour moi assez consolantes… Je m’en suis tenu, en ce qui concerne la vie future et l’immortalité de l’âme, aux formules platoniciennes : c’est une belle chance à courir, c’est une belle espérance à concevoir ! »

Presque toutes les objections au monisme ont pour origine, avouée ou non, des considérations analogues à celles qu’exprime le passage souligné de la citation précédente ; ce n’est pas ordinairement pour des raisons scientifiques qu’on est opposé à la conception moniste de l’Univers ; on fait, comme dit si élégamment le philosophe Ribot, de la logique de sentiment ; on veut être immortel et l’on condamne sans examen les conclusions déconcertantes des chercheurs désintéressés.

« En chacun de nous, dit Pasteur, il y a deux hommes : le savant, celui qui a fait table rase, qui, par l’observation, l’expérimentation et le raisonnement, veut s’élever à la connaissance de la nature ; et puis l’homme sensible, l’homme de tradition, de foi ou de doute, l’homme de sentiment, l’homme qui pleure ses enfants qui ne sont plus, qui ne peut, hélas, prouver qu’il les reverra, mais qui le croit et l’espère, qui ne veut pas mourir