un point de l’espace représentera l’état d’une espèce à une certaine époque. La succession des points en fonction du temps représentera l’évolution de l’espèce dans le temps. Eh bien ! si l’on prend comme unité de mesure du temps, sur l’axe des temps, une grandeur considérable, l’évolution de l’espèce sera représentée par une ligne droite parallèle à l’axe des temps ; on en conclura l’hérédité absolue, sans variation ; on croira voir la condition no 1. Si, au contraire, on choisit une grandeur très petite pour représenter l’unité de temps, si l’on représente cent siècles, par un millimètre, l’évolution de l’espèce sera représentée par une courbe très notablement sinueuse ; la variation sera mise en évidence au détriment de l’hérédité spécifique ; la courbe sera la démonstration du transformisme.
Je sais bien qu’il est impossible de songer à faire tenir dans deux nombres la définition totale de l’état d’une espèce à un moment donné ; ce que je viens de dire n’a donc pas d’application pratique, et ne peut être considéré que comme un procédé verbal, destiné à montrer le rôle du choix de l’unité de temps dans l’établissement du transformisme. D’ailleurs, à défaut de cinématographe nous montrant en quelques minutes la variation séculaire d’une espèce, nous pouvons réaliser quelque chose d’analogue en supprimant un grand nombre de générations intermédiaires ; voici ce