grand-père, et ainsi de suite, jusqu’à l’ancêtre le plus éloigné. La contradiction est flagrante, et il ne faut pas s’étonner ensuite que beaucoup de gens aient de la difficulté à croire à la transformation des espèces. Cela est, d’ailleurs infiniment regrettable, car la théorie transformiste devrait aujourd’hui régner sans conteste sur toute la science. Son adoption par tous les savants dignes de ce nom est le plus grand événement de cet admirable dix-neuvième siècle, pourtant si fertile en merveilles. Je reviendrai tout à l’heure sur cette question de l’importance philosophique du transformisme : je veux montrer d’abord qu’on peut l’enseigner sans difficulté en montrant que l’hérédité est une loi approchée.
Nous connaissons bien des lois approchées, en physique par exemple ; nous en connaissons assez pour comprendre la signification exacte de cette expression qui paraît si peu précise, le mot loi et le mot approché semblant contradictoires. Voici d’abord un cas dans lequel une loi approchée peut être le résultat de la superposition d’une loi exacte à une autre loi exactement exacte. Je considère un corps qui tombe : la mécanique élémentaire m’a appris la formule algébrique de la chute des corps