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catholicisme ; moi, je n’ai pas les mêmes raisons de vouloir faire des prosélytes, car je ne sais pas si l’athéisme est bon ; mais je trouve qu’il est du devoir de tout croyant convaincu d’essayer de communiquer sa foi. Mon contradicteur était fort éloquent, et aussi un peu bavard comme moi-même ; nous eûmes donc beaucoup de plaisir à converser, mais je dus résumer de mon mieux les arguments de mon adversaire, et c’était là, je l’avoue, une besogne ingrate pour quelqu’un que lesdits arguments n’avaient pas convaincu ; passant par une bouche d’athée, les démonstrations de mon abbé perdaient toute force et toute saveur. Il a heureusement pris soin, depuis, de les reproduire in extenso dans la Revue du Clergé français. On m’a reproché de les avoir affaiblies volontairement ; ce reproche est illogique ; il serait explicable s’il s’agissait d’un croyant qui expose les théories d’un athée, car son devoir de croyant serait d’atténuer, s’il les trouvait dangereux, les arguments de son adversaire. Encore cela n’est-il pas à craindre, car un croyant comme celui dont je parle, ne saurait être ébranlé dans sa foi par les théories les plus osées ; il n’aurait donc aucune raison de ne pas les reproduire intégralement, les trouvant inoffensives ; de même l’athée pour le curé.

Si j’ai ouvert ici cette parenthèse, ce n’est pas pour me défendre du reproche de mauvaise foi, c’est pour faire un raisonnement.