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Mais ton âme surtout m’est cruelle, et je pleure
De l’aimer, sans savoir si ce n’est pas un leurre
Que l’âme, et que l’amour, et que les pleurs versés.

Oh ! l’énigme éternelle ! oh ! les songes passés !
Tu m’as fait le Néant plus vide… et je frissonne,
D’être avec et sans toi, si le glas sourd en sonne !

émile cottinet.


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CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Alphonse a trop de nerfs. Émile a trop de bile. C’est donc à Guy le plus jeune et (soyons gracieux !) le plus beau des triumvirs naturalistes — que cette vieille garde de Vie parisienne vient de jeter pomme et mouchoir. Bâfreuse d’amour, elle gloutonne de même les consommés de littérature condensée : comme Maupassant vient de lui en servir énormément, paraît-il, dans ce si maigre volume Clair de lune ; elle proclame Guy de Maupassant « le plus fort des plus forts » et consacre au Clair de la lune son ondoyante plume échappée d’une arrière-boutique de modiste immodeste.

Mais Le Touranien monte à l’arbre : Mon inestimable confrère de la rue Montchanin est un plagiaire ! Vous désirez de preuves. ? Comparez donc la page no 63 de son œuvre intitulée Des Vers et la page no 43 de ma Chanson des gueux. J’ai dit !

Le Petit Épicier vient à la rescousse : J’ai souvenance… La fin le pressait, je pense… L’occasion… Et peut-être aussi quelque Havard qui le poussait… Oh ! je n’assure rien… seulement il me semble… que… dans son unique volume de poèmes, ce talentueux élève d’un maître génial, sans prévenance préalable, m’a fait l’honneur l’immense honneur de développer sous ce titre Envoi d’amour l’idée-pivot de mon Roman de Jeanne.

Un critique quelconque (Jules Tellier) grimpe aussi à l’assaut : — Parmi Nos romanciers (fatal pen-