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point ; indifférents sur les affaires d’État, trop élevés pour celles des particuliers, ils cultivaient en paix les sciences et enrichissaient le monde de leurs découvertes. Tels étaient ces fameux religieux dans un siècle en proie à la superstition et au fanatisme, sources inépuisables d’intrigues et de cabales, et quand il serait vrai que les mêmes désordres régneraient parmi les moines de ce siècle, et que ceux que nous admettrions dans l’Académie conserveraient cet esprit de domination, convenez que, n’étant point sédentaires, nous serons exposés à les perdre presque en les acquérant. »

M. Delafosse a présidé ce congrès avec toute la dignité que comportait une solennité de cet ordre, et avec cette bienveillance pondérée, motivée et constante, qui fait parler les savants discrets et taire les suffisants bavards.

Le président était admirablement secondé par M. E. Hébrard, président de l’exposition. Quoiqu’il fût depuis plus de trois mois sur la brèche, présidant des jurys, organisant tout par lui-même, son activité et sa bonne humeur ne se sont pas démenties un instant ; constamment aimable, l’esprit toujours présent, il s’intéressait à tout, malgré la fatigue inséparable d’une œuvre aussi complète et aussi longue que celle qu’il a menée à bien. En un mot, il a terminé sa longue mission aussi brillamment qu’il l’avait commencée et a tous les droits, ainsi que M. Delafosse, à la reconnaissance de ceux qui, de près ou de loin, sont intéressés à la question agricole et surtout viticole. Le congrès de Mâcon coïncidait avec les trois derniers jours du congrès de Toulouse, soit les 20, 21 et 22 octobre. J’ai dû quitter la séance du 21, sitôt que j’ai eu donné les explications demandées sur la bouture à un œil, et j’ai même dû laisser sans réponse les dernières questions qui m’ont été adressées, les minutes m’étant comptées pour arriver le lendemain à huit heures du matin à la séance du mildiou de Mâcon. J’étais désolée de reconnaître aussi mal l’aimable réception qui m’était faite à Toulouse, mais j’étais invitée avec tant d’insistance à Mâcon, que je ne pouvais faire autrement que de courir de l’un à l’autre, en remerciant ceux que je quittais en même temps que ceux qui me recevaient. La réunion de Mâcon avait une origine toute différente de celle que je venais de quitter, tout en conservant le même cachet de dévouement et d’abnégation dans un intérêt général. Ce congrès était entièrement dû à l’initiative privée. Longtemps à l’avance, M. le marquis de Barbantane s’était assuré le concours des sommités viticoles de tous les départements, il les avait groupées autour d’un programme bien conçu, et, pour donner plus de solennité et en même temps plus d’attrait à son œuvre, il avait organisé à la suite un bal des plus brillants, et