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Mauguye, alors que les vignes de coteaux sont dépouillées : on voit que l’eau, dans de bonnes conditions d’aération, stimule la végétation et aide la vigne à se réparer des atteintes cryptogamiques ; 2o que l’humidité chaude et étouffée, à évaporation lente, favorise presque toutes les maladies de ce genre. Je dis « presque toutes », ce qui peut surprendre le lecteur, mais il verra plus loin l’exception faite par M. Labmson Scribner pour l’Uncinula.

Au congrès de Bordeaux de 1881, les insecticides luttaient presque à égalité (dans les esprits s’entend, non dans la pratique) avec la vigne américaine, qui, au contraire, se glissait insidieusement dans les habitudes pour s’y ancrer définitivement, même chez les plus incrédules. On leur reprochait alors, notamment au Jacquez, l’accessibilité aux maladies cryptogamiques, mais on devait voir par la suite que cette difficulté est aussi grande sur la route des sablonneux, des submersionnistes que sur celle des américanistes ou des insecticideurs.

Avant d’aller plus loin, je tiens à établir que, si, en les résumant, j’ai conservé l’ordre chronologique des différents congrès, je ne l’observe pas absolument dans les questions traitées, car les unes n’ont vécu qu’un jour, les autres sont sorties d’erreurs auxquelles il serait oiseux de s’arrêter.

Pour la clarté, je récapitulerai ces différents congrès, avec un résumé très succinct des gains de chacun dans le champ de la vérité, avec la forme ou la physionomie de chacune de ces réunions, car la question morale, je devrais dire la question des caractères, des amours-propres et, trois fois hélas, celle de faire durer des carrières surveillantes et défensives, a pesé et pèse encore lourdement sur la vérité. L’Algérie en est un exemple malheureux. Il est curieux de voir en cela la république française marcher pied à pied sur les pas du descendant de Pierre le Grand. Le gouvernement de celui-ci, par un amusant contraste, croit naïvement suivre les traces de la république helvétique. Celle-ci, la plus sage des trois, car le silence est d’or, ne dit rien, et fait tranquillement ce qu’il est raisonnable de faire, soit de protéger ce qui se peut défendre, en se préparant à la chute finale de telle sorte qu’elle s’opérera sur un lit d’espérances déjà réalisées et visibles, puisque les pépinières, les écoles de greffage y fonctionnent, y sont encouragées aussi bien et mieux qu’en France, mais cela sans le dire ! Je ne vais pas si loin dans la suppression des carrières phylloxériques que M. de Janzé, qui ne fait même pas une exception pour M. Prilleux, le stratégiste du black-rot.

La viticulture ne peut plus se passer de savants ni de médecins, pareille à l’homme du dix-neuvième siècle qui a augmenté ses