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mans), et ceux qui sont Juifs, et les Sabéens[1], et les Chrétiens, et quiconque croit en Allâh et au jour dernier, et qui fait le bien, il n’y aura pas de crainte pour eux et ils ne seront point affligés[2].

74. Nous avons autrefois accepté une alliance des Enfants d’Israël, et Nous leur avons envoyé des apôtres (les prophètes). Toutes les fois qu’un apôtre venait à eux avec ce que leur âme n’aimait pas[3], ils accusaient les uns d’imposture, et tuaient les autres.

  1. Secte chrétienne (Mandéens).
  2. Ce verset universaliste, que nous retrouvons S. 2, v. 59, est en contradiction avec les déclarations tout à fait opposées du Coran (de là la théorie de l’abrogation imaginée par les théologiens musulmans pour faire disparaître les contradictions du Coran). De tels versets sont pour nous, au contraire, les témoins les plus précieux de la formation de la doctrine coranique, qui a évolué et n’est arrivée que lentement à son expression et à sa formule définitives. Verset en contradiction avec cette déclaration (S. 5, v. 73) et qui l’abrogerait, d’après les théologiens musulmans :

    « Quiconque aspire à autre chose que l’Islam comme religion, cela (ce culte) ne sera certainement point accepté de Lui (Allâh), et, dans le monde futur, il sera (du nombre) des perdus. »

    Sour. 3, v. 79.

    Dans nos voyages en pays islamiques, nous avons entendu parfois des déclarations semblables au v. 73 de la S. 5, dans la bouche de Musulmans de la classe populaire (Voy. notre Voyage au Maroc dans le Tour du Monde, Paris, 1903, p. 370).

  3. Avec une prédication pleine de reproches et de vérités, qui ne leur plaisait pas.