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Ni dans la Sourate 56, ni dans la Sourate 26, nous ne trouvons la strophe, avec son ordre régulier, telle que nous l’avons définie plus haut. Qu’il y ait dans ces sourates un classement d’idées particulier, et même une sorte de correspondance formelle dans certaines de leurs parties, nous sommes prêt à l’admettre. Mais il y a loin de là au genre strophique proprement dit. Aussi nous paraît-il tout à fait arbitraire d’affirmer que nous ayons affaire dans ces deux sourates à de véritables strophes[1].


Quelque jugement que l’on porte sur plusieurs des questions que nous avons posées à propos des sourates, tous ceux qui connaissent le Coran en arabe seront d’accord pour célébrer la beauté de ce livre religieux, splendeur de forme telle (nous ne parlons ici que de la facture littéraire) que toutes les traductions en langues européennes sont dans l’impossibilité de la faire sentir et de l’exprimer.



  1. Comp. à ces strophes amorphes les chants hébreux de l’Ancien Testament, qui sont nettement strophiques : par exemple les psaumes 42 et 43 (Voy. notre Histoire de la Bible, p. 127 s.).