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Ce sont, lui répondit-on, les dieux qu’ont adorés nos pères.

Ils étaient dans l’erreur, reprit-il, et vous les imitez.

Est-ce la vérité que tu nous annonces, où veux-tu abuser de notre crédulité ?

Votre Dieu, continua Abraham, est le Souverain du ciel et de la terre. Il les a tirés du néant. Je rends témoignage de sa puissance.

J’en atteste mon Dieu, à peine serez-vous éloignés de vos idoles, que je les attaquerai.

Il les mit en pièces, excepté la plus grande[1], afin que le peuple tournât vers elle ses soupçons.

Qui peut avoir ainsi maltraité nos dieux, s’écrièrent les idolâtres ? C’est un impie.

Nous avons entendu un jeune homme en parler avec mépris, dirent quelques-uns. Il se nomme Abraham.

Qu’on l’amène sous les yeux du peuple, afin qu’on témoigne contre lui.

Est-ce toi, lui demanda-t-on, qui as commis cet attentat contre nos divinités ?

Le plus grand de vos dieux en est seul coupable, répondit-il. Interrogez-les, s’ils savent vous répondre.

Rentrés en eux-mêmes ils s’écrièrent : Nous étions injustes ;

Mais bientôt se courbant devant leurs idoles, ils ajoutèrent : Tu sais qu’elles ne parlent point.

  1. Abraham, après avoir mis en pièces les idoles de ses pères, attacha sa hache au col de la plus grande qu’il laissa entière, afin que le peuple tournât vers elle ses soupçons. Gelaleddin.