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réponse, et qu’ils ne pouvaient en attendre ni bien ni mal ?

Enfans d’Israël, leur criait Aaron : Ce veau est une tentation. Le Seigneur est miséricordieux. Suivez-moi ; obéissez à ma voix.

Nous ne cesserons de l’adorer, répondaient-ils, que Moïse ne soit de retour ?

Pourquoi ne m’as-tu pas suivi, dit Moïse à son frère, lorsque tu as vu le peuple s’abandonner à l’idolâtrie ? As-tu donc voulu contrevenir à mes ordres ?

Fils de ma mère, répondit Aaron, cesse de me tirer par la barbe et par la tête. J’ai eu peur que tu ne m’accusasses d’avoir fait scission avec les Israëlites, et de t’avoir désobéi.

Qu’as-tu fait, demanda le prophète à Sameri ? J’ai, dit-il des connaissances[1] que le peuple n’a pas. J’ai pris de la poussière sous les pas du coursier de l’envoyé céleste ; je l’ai jetée dans la fournaise, c’est une idée que mon esprit m’a suggérée.

Fuis loin d’ici. Tu diras à tous ceux qui te rencontreront : Ne me touchez pas. C’est une punition à laquelle tu seras soumis jusqu’à la mort. Vois ce dieu dont tu étais l’adorateur zélé, il va devenir la proie des flammes, et sa cendre sera jetée dans la mer.

Vous n’avez point d’autre Seigneur que le Dieu

  1. Sameri sachant que sous les pieds du cheval de Gabriel, le sable se convertissait en or, et devenait propre à donner la vie, prit de la poussière sur laquelle le coursier céleste avait imprimé ses pas, et la fondit avec les ornemens les plus pesans des Hébreux. Il en fit un veau d’or mugissant et animé. Telle est l’opinion des mahométans au sujet de ce veau.