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ne retrouvera plus la lumière, et n’aura plus de protecteur.

On les eût crus éveillés, et ils dormaient. Nous les tournions d’un côté et de l’autre. Leur chien était couché les pattes étendues à l’entrée de la caverne. Quiconque les eût aperçus à l’improviste, aurait fui épouvanté.

Nous les tirâmes de leur sommeil afin qu’ils s’interrogeassent mutuellement. Combien de temps demanda l’un d’eux sommes-nous restés ici ? Un jour, lui répondit-on, ou moins encore. Dieu sait, reprirent les autres, ce que nous y avons demeuré. Envoyons quelqu’un de nous avec cet argent à la ville[1], pour acheter des alimens. Qu’il se comporte avec civilité, et qu’il garde le silence sur notre retraite.

Si les habitans nous voyaient ici, ils nous lapideraient, ou nous forceraient de retourner à leur idolâtrie, et le bonheur serait éteint pour nous.

Nous les ramenâmes à leurs concitoyens, afin qu’ils vissent l’accomplissement des promesses du Seigneur ; car sa parole est immuable. La ville disputait à leur sujet. On proposa de bâtir un oratoire sur la caverne où ils s’étaient retirés. Le ciel les protégeait, et les fidèles qui défendaient leur cause s’écrièrent : Sans doute nous y élèverons un temple.

On disputera sur leur nombre, et l’on dira qu’ils étaient trois et leur chien, cinq et leur chien, sept et leur chien[2] ; mais c’est vouloir pénétrer un mys-

  1. Quelques interprètes pensent que la ville dont il est fait mention dans ce verset est Tharse de Cilicie.
  2. On dira qu’ils étaient sept. C’est le sentiment que l’on doit adopter suivant Ebnabbas.