Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les habitans de la Mecque n’attendent que le cri épouvantable. Alors la fuite sera inutile.

Ils ont demandé à Dieu leur portion avant le jour du jugement.

Souffre patiemment leurs discours. Rappelle-toi notre serviteur David, qui élevait souvent au ciel les vœux d’un cœur vertueux.

Nous forçâmes les montagnes à s’unir à sa voix, pour chanter le soir et le matin, les louanges de l’Éternel.

Les oiseaux rassemblés répétaient ses cantiques.

Nous affermîmes son empire. Nous lui donnâmes la sagesse et l’éloquence.

Connais-tu le débat de deux frères, qui entrèrent par surprise dans l’oratoire de David ?

Il fut effrayé à leur aspect. Ne crains rien, lui dirent-ils ; un différent nous amène. Juge-nous avec équité. Rends à chacun de nous ce qui lui est dû.

Voici mon frère. Il avait quatre-vingt-dix-neuf brebis. Je n’en avais qu’une. Il me l’a demandée à garder. J’ai cédé à ses instances, et il me l’a ravie.

La demande de ton frère est injuste, répondit David. La fraude et la violence président souvent aux accords des humains. Il n’y a de justes que les croyans vertueux ; mais qu’ils sont en petit nombre ! Dans la suite David pêcheur reconnut que nous l’avions tenté. Il se convertit, et le front prosterné contre terre, il implora le pardon de son crime.

Nous lui pardonnâmes ; nous le comblâmes de biens, et le Paradis fut sa récompense.

O David ! nous t’avons établi roi sur la terre. Juge les hommes avec équité. Ne suis point tes aveugles désirs ; ils t’écarteraient du sentier de Dieu. Les tour-