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qu’un jour il nous sera avantageux de l’avoir accueilli. Nous l’adopterons pour fils. Ils ignoraient l’avenir.

La mère de Moïse alarmée fut prête à trahir son fils ; mais nous mîmes un lien sur son cœur, afin qu’elle fût fidèle.

Elle ordonna à la sœur de Moïse de suivre l’enfant. Elle l’observait de loin afin qu’on ne s’en aperçût pas.

Fidèle à notre défense, l’enfant refusa le lait des nourrices étrangères. Voulez-vous, dit sa sœur, que je vous enseigne une famille où il sera nourri et élevé avec soin ?

Nous le rendîmes à sa mère, afin de sécher ses pleurs, de calmer ses inquiétudes, et afin qu’elle connût que les promesses de Dieu sont véritables.

Lorsqu’il eut atteint l’âge marqué, nous lui donnâmes la sagesse et la science ; c’est ainsi que nous récompensons la vertu.

Un jour qu’il entrait dans la ville pendant le temps où les citoyens reposent, il aperçut deux hommes qui se battaient, l’un Hébreu et l’autre Égyptien. Le premier lui demanda du secours contre son adversaire. Moïse le frappa et le mit à mort. Voilà, dit-il, une œuvre de Satan, l’ennemi, le séducteur du genre humain.

Seigneur, s’écria-t-il, j’ai commis un crime, daigne me pardonner. Dieu lui pardonna, parce qu’il est indulgent et miséricordieux.

Seigneur, puisque ta miséricorde m’a fait grâce, je ne serai jamais du parti des impies.

Le matin il marchait en tremblant dans la ville. Il observait avec inquiétude, quand l’Israélite qu’il avait sauvé la veille l’appela une seconde fois à son secours. Tu es un séditieux, lui dit Moïse.