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ses ennemis. Mais si vous devez être parjures, éloignez-le de vous, et ne l’accueillez pas pour le trahir. » Les auxiliaires répondirent : « nous avons entendu, et nous serons fidèles à notre pacte ». Le silence régnait dans l’assemblée. Mahomet, pour disposer les esprits à la cérémonie qui devait s’opérer, fit lire un chapitre du Coran propre à la circonstance. Lorsque la lecture fut finie, il se leva, et dit : « Je vous prête serment, et je vous promets de ne vous abandonner jamais, à condition que vous me défendrez[1] contre mes ennemis avec la même ardeur que vous défendez vos femmes et vos enfans. » Si nous mourons en combattant pour toi, demandèrent les disciples, quelle sera notre récompense ? Le paradis, répondit Mahomet. Étends ta main, ajoutèrent-ils ; et il étendit sa main. Alors ils prêtèrent serment d’obéissance, et ils promirent de mourir plutôt que d’être parjures à Dieu et à son apôtre. Le ciel confirma ces promesses. « La récompense de ceux qui mourront pour la foi ne périra point[2]. » Dieu sera leur guide ; il rectifiera leur intention, et les introduira dans le jardin de délices dont il leur a fait la peinture. » Et dans un autre endroit : « Dieu a acheté la vie et les biens des fidèles. Le paradis en est le

  1. « Dieu a permis à ceux qui ont reçu des outrages de combattre, et il est puissant pour les défendre. » Le Coran, ch. 22, verset 40. Ce verset est, suivant les commentateurs, le premier où Dieu ait permis à Mahomet de prendre les armes pour sa défense. Cette permission est répétée dans plusieurs autres versets.

    « Ô prophète ! combats les incrédules et les impies, traite-les avec rigueur. L’enfer sera leur affreuse demeure. Chap. 9, verset 74. »

    « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de schisme, et que la religion sainte triomphe universellement, Chap. 8, verset 40, etc. »

  2. Le Coran, chap. 47, verset 5.