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Ils retournèrent vers Joseph, et lui dirent : Seigneur, la misère s’est appesantie sur nous et sur notre famille. Nous venons vers vous avec peu d’argent. Remplissez pour nous le boisseau. Faites éclater votre bienfaisance. Dieu récompense ceux qui font le bien.

Avez-vous oublié, leur dit-il, ce que vous fîtes à Joseph, et à son frère lorsque vous étiez dans l’égarement ?

Seriez-vous Joseph, s’écrièrent-ils ? Il leur répondit : Je suis Joseph : Voilà mon frère. Dieu vous a regardés d’un œil favorable. Celui qui craint le Seigneur et souffre avec patience, éprouvera qu’il ne laisse point périr la récompense de la vertu.

Le Seigneur, lui dirent-ils, t’a élevé au-dessus de nous parce que nous avons péché.

Ne craignez de moi aucun reproche, continua Joseph. Dieu vous pardonne. Sa clémence est infinie.

Allez, portez ce manteau à mon père[1] ; couvrez-en son visage ; il recouvrera la vue. Amenez ici toute ma famille.

Lorsque la caravane partit d’Égypte, Jacob dit à ceux qui l’environnaient : Je sens l’odeur de Joseph, et ne croyez pas que je sois en délire.

Vous voilà encore, lui répondirent-ils, dans votre ancienne erreur.

Celui qui apportait l’heureuse nouvelle, étant ar-

  1. Ce manteau est tout-à-fait miraculeux. Gabriel l’apporta à Abraham lorsqu’il fut jeté dans les flammes. Il était fait de soie du paradis. Abraham le laissa à Isaac qui le transmit à Jacob, des mains duquel il était passé à Joseph. Zamchascar.
      Ce manteau répandait une odeur divine et guérissait tous les malades qu’il touchait. Gelaleddin.