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peut porter un chameau. Nous sommes garans de cette promesse.

Au nom de Dieu, vous savez que nous ne sommes point venus porter la corruption parmi vous, et que jamais on ne nous accusa de larcin.

Quelle doit être, reprirent les Égyptiens, la peine de celui qui en sera coupable, si vous nous en imposez ?

Que celui qui a volé la coupe, répondirent-ils, soit livré pour elle, c’est ainsi que nous punissons ce crime.

On commença à fouiller dans les sacs des frères de Benjamin, et ensuite dans le sien, d’où on retira la coupe. Nous suggérâmes cet artifice à Joseph. Il n’aurait pu faire esclave son frère, suivant la loi du roi[1], si Dieu ne l’eût permis. Nous élevons qui il nous plaît ; mais au-dessus de tous les savans, est celui qui possède la science.

Si Benjamin, dirent-ils, a commis ce larcin, son frère en commit un avant lui.[2] Joseph repassait ces choses en son esprit, et ne leur en faisait rien paraître. Vous êtes plus à plaindre que nous, disait-il en lui-même ; Dieu sait ce que vous racontez.

Seigneur, ajoutèrent-ils, son père est fort âgé,

  1. Il n’aurait pu faire esclave son frère suivant la loi du pays, parce que l’esclavage n’était pas chez les Égyptiens la peine du vol. Ils se contentaient de flageller le voleur ou de lui faire rendre le double de ce qu’il avait pris ; mais Joseph pouvait retenir son frère esclave comme Hébreu, parce que parmi les juifs, le voleur payait le larcin de sa liberté. Gelaleddin.
  2. Joseph avait volé une idole d’or à son grand-père Laban, et l’avait brisée. Gelaleddin.