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mées de sa beauté, toutes les femmes le comblèrent de louanges. Elles se coupaient les doigts par distraction, et s’écriaient : O Dieu ! ce n’est pas un homme, c’est un ange adorable.

Voilà, leur dit l’épouse du seigneur, celui qui m’a rendue coupable à vos yeux. C’est lui qui m’a fait naître des désirs. Jusqu’à présent il y a été insensible ; mais s’il n’écoute ma passion, je le ferai renfermer dans une prison, et il sera misérable.

Grand Dieu ! s’écria Joseph : La prison est préférable au crime ; mais si tu ne me délivres des poursuites de ces femmes, je succomberai, et je serai au nombre des insensés.

Le ciel exauça ses vœux. Il fut délivré des pièges tendus à son innocence. Dieu sait et entend tout.

Il fut mis en prison quoique son innocence fût reconnue.

Deux jeunes seigneurs y étant entrés avec lui, un d’eux lui dit : J’ai songé que je pressais du raisin dans mes mains ; l’autre ajouta : J’ai songé que je portais sur ma tête des pains que les oiseaux venaient becqueter, ô toi, qui es juste ! donne-nous l’interprétation de ces songes.

Je vous en donnerai l’explication, dit Joseph, avant que vous ayez reçu de la nourriture. Le Seigneur m’a instruit, parce que j’ai abandonné la secte de ceux qui ne croient ni en Dieu, ni à la vie future.

Je professe la religion de mes pères Abraham, Isaac et Jacob. Le culte des idoles nous a été défendu. C’est une faveur de Dieu, qui comble de biens tous les hommes ; mais la plupart ne l’en remercient pas.

O mes compagnons d’infortune ! Des idoles doi-