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fîmes pleuvoir sur les habitans des pierres marquées de la main de Dieu. Peu s’en faut que la Mecque ne soit aussi coupable que Sodôme.

Chaïb, ministre du Très-Haut, dit aux Madianites ses frères : O mon peuple ! adorez le Seigneur ; il n’y a point d’autre Dieu que lui. Ne retranchez rien du poids ni de la mesure. Vous êtes dans un état florissant, mais je crains pour vous la peine du grand jour.

O mon peuple remplissez le boisseau. Pesez avec justice. Ne touchez point au bien d’autrui, et ne répandez pas la corruption sur la terre.

Alors vos richesses, avouées du ciel, produiront de plus grands avantages si vous avez la foi.

Je ne suis point votre gardien.

O Chaïb ! répondirent les Madianites, ta loi nous ordonne-t-elle d’abandonner le culte de nos pères ? nous défend-elle d’user de nos biens comme il nous plaît ? Es-tu donc le sage, le savant par excellence ?

Jugez-moi, reprit Chaïb : chargé des ordres du Très-Haut, comblé de ses faveurs, dois-je vous imiter dans les choses que je vous défends ? Mon unique désir est de vous rendre meilleurs, si je le puis. Toute ma confiance est en Dieu. Il est mon soutien. Je retourne à lui.

O mon peuple ! que votre schisme n’attire pas sur vous les fléaux qui ont fait périr le peuple de Noé, les Adéens, les Thémudéens, et les habitans de Sodôme dont le châtiment est encore récent.

Implorez la miséricorde du Seigneur. Retournez à lui, puisqu’il est aimant et miséricordieux.

O Chaïb ! répliquèrent les Madianites, nous ne saurions comprendre ta doctrine. Tu es sans appui