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m’as créé de feu, et tu l’as formé d’un vil limon.

Fuis loin de ces lieux, ajouta le Seigneur ; le paradis n’est point le séjour des superbes. Fuis : l’abjection sera ton partage.

Diffère tes vengeances, repartit l’esprit rebelle, jusqu’au jour de la résurrection.

Le Tout-Puissant lui accorda sa demande.

Puisque tu m’as tenté, continua Satan, je m’efforcerai d’écarter les hommes de tes voies.

Je multiplierai mes attaques. Je sèmerai des pièges devant et derrière eux, à leur droite, à leur gauche. Bien peu te rendront des actions de grâces.

L’Éternel prononça ces mots : Sors du Paradis couvert d’opprobre et sans espoir de pardon. Ceux qui te suivront, seront tes compagnons dans l’enfer.

Ô Adam ! Habite le Paradis avec ton épouse. Mangez à discrétion de tous les fruits qui y croissent ; mais ne vous approchez point de cet arbre, de peur que vous ne deveniez coupables.

Le diable voulant leur ouvrir les yeux sur leur nudité, leur dit : Dieu vous a défendu de goûter du fruit de cet arbre de peur que vous ne deveniez deux anges, et que vous ne soyez immortels.

Il leur assura, avec serment, que c’était la vérité, et qu’il était un conseiller fidèle.

Trompés par cette ruse, ils mangèrent du fruit défendu. Aussitôt ils virent leur nudité[1]. Ils se couvrirent avec des feuilles. Ne vous avais-je pas interdit

  1. Adam égalait en hauteur les palmiers élevés. Une longue chevelure flottait sur ses épaules. Après sa désobéissance, il aperçut sa nudité, et s’enfuit pour se cacher. Un arbre l’arrêta par les cheveux. Laissez-moi aller, lui cria Adam. Va, répondit l’arbre.