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Le Coran.

culte d’Abraham qui adora son unité, et ne fut point souillé par l’idolâtrie.

Le premier temple consacré à Dieu est celui de la Mecque ; temple béni, séjour où brille la vraie lumière.

Ce lieu saint est fécond en merveilles. C’est là qu’Abraham s’arrêta[1]. Il est devenu l’asile inviolable des peuples. Tous les hommes qui peuvent en faire le pèlerinage doivent y venir rendre hommage à l’Éternel.

Que l’incrédule apprenne que le Tout-Puissant n’a pas besoin de l’encens des humains.

Dis à ceux qui ont reçu les écritures : Ne rejetez

  1. La pierre sur laquelle se reposa Abraham lorsqu’il bâtit le temple, l’empreinte de ses pieds que le temps n’a pu effacer, l’asile inviolable qu’il offre à tous ceux qui pénètrent dans son enceinte, telles sont les merveilles que décrit Gelaleddin. Je ne puis m’empêcher de rapporter ici un fait qui prouve combien la prévention agit puissamment sur les esprits. On conserve dans une mosquée du vieux Caire une pierre où l’on dit qu’est gravée l’empreinte du pied de Mahomet. Cette relique précieuse est confiée à la garde d’un prêtre qui la montre à ceux qui peuvent lui faire un léger présent. Elle fait sa richesse. Pour l’accréditer il a soin de publier les miracles qui s’y opèrent. Des femmes de négocians français voulurent voir ce monument merveilleux. Elles y parvinrent à la faveur d’un habillement semblable à celui des Turques, et sous lequel il est difficile d’être reconnu. Le prêtre leur découvre la relique et y répand des parfums. Il les invite à repaître leurs yeux de l’empreinte sacrée. Elles regardent, elles considèrent avec attention ; mais elles n’aperçoivent aucune forme de pied. Cependant le gardien leur disait : Voyez ces traits, voyez ces doigts ; ah ! c’est bien là le pied de Mahomet. Des femmes turques répétaient avec admiration : Ah ! c’est bien là le pied de Mahomet. La vérité est que cette pierre n’offre rien de semblable.