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Le Coran.

prirent la fuite, excepté un petit nombre ; mais le Tout-Puissant voit les pervers.

Le prophète leur dit : Dieu a élu Saül pour votre roi. Comment, reprirent les Israélites, aurait-il l’empire sur nous ? Nous en sommes plus dignes que lui. Il n’a pas même l’avantage des richesses. Le Seigneur, reprit Samuel, l’a choisi pour vous commander. Il a éclairé son esprit, et fortifié son bras. Le Tout-Puissant donne les diadèmes à son gré, parce qu’il possède la science, et que rien ne borne son immensité.

La marque de sa royauté, continua Samuel, sera la venue de l’arche d’alliance[1]. Elle sera le gage de votre sûreté. Avec elle vous recevrez le dépôt qu’a laissé la famille de Moïse et d’Aaron. Les anges la porteront. Ce sera un prodige pour ceux qui ont la foi.

Saül étant sorti avec son armée, dit à ses soldats : Dieu va vous éprouver au bord de ce fleuve. Celui qui s’y désaltérera ne sera point des miens. Ceux qui s’en abstiendront, ou n’avaleront qu’un peu d’eau, dans le creux de leurs mains, seront de mon parti. Presque tous en burent avidement. Lorsque le roi, à la tête des croyans, eut traversé le fleuve,

  1. Cette arche merveilleuse, envoyée du ciel à Adam, fut transmise aux enfans d’Israël : Les Amalécites les ayant vaincus, s’en emparèrent. Ils la portaient à la tête de leurs armées, et elle était pour eux le gage de la victoire. Elle renfermait un dépôt sacré, la chaussure et la baguette de Moïse, la tiare d’Aaron, un vase plein de la manne céleste, et les fragmens des tables de la loi. Les anges la portèrent à travers les airs, et vinrent la déposer aux pieds de Saül. Gelaleddin. Telles sont les fables que les écrivains orientaux racontent au sujet de l’arche d’alliance.