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Le Coran.

avant de se remarier. Elles ne pourront cacher qu’elles sont enceintes, si elles croient en Dieu et au jour du jugement. Il est plus équitable alors que le mari les reprenne, s’il désire une sincère réconciliation. Il faut que les femmes se comportent avec la décence convenable, et que les maris aient sur elles la prééminence.

La répudiation n’aura lieu que deux fois. Les maris garderont leurs femmes avec humanité, ou les renverront avec justice. Ils ne peuvent rien retenir de leur dot, à moins que les deux époux ne craignissent de passer les bornes prescrites par le Seigneur. Alors le mari a droit de se racheter de la rigueur de la loi. Tels sont les préceptes divins. Ne les transgressez pas. Ceux qui les violentent sont criminels.

Celui qui répudiera trois fois une femme[1] ne pourra la reprendre qu’après qu’elle aura passé dans la couche d’un autre époux qui l’aura répudiée. Il leur sera permis alors de se réunir, s’ils croient pouvoir observer les Commandemens de Dieu. Il les annonce à ceux qui ont la science.

Lorsque vous aurez répudié une femme, et que

  1. La religion punit le mahométan qui a fait trois fois le serment de répudier une femme, en ne lui permettant de la reprendre qu’après qu’elle a passé dans la couche d’un autre homme. Le coupable qui se trouve dans cette fâcheuse circonstance tâche d’éluder la loi. Il cherche un ami sur la discrétion duquel il puisse compter, l’enferme avec son épouse en présence de témoins, et attend en tremblant l’événement incertain. L’épreuve est dangereuse. Si l’officieux ami dit en sortant qu’il répudie celle dont il est censé avoir été l’époux, le premier a droit de la reprendre ; mais si, oubliant l’amitié dans les bras de l’amour, il déclare qu’il la reconnaît pour sa femme, il l’emmène avec lui, et le mariage est valide.