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Le Coran.

Celui qui sera l’ennemi du Seigneur, de ses anges, de ses ministres, de Gabriel et de Michel, aura Dieu pour ennemi, parce qu’il hait les prévaricateurs.

Nous t’avons envoyé des signes éclatans : les pervers seuls se refuseront à leur évidence.

Toutes les fois qu’ils forment un pacte avec Dieu, une partie le rejette. La plupart n’ont point la foi.

Lorsque l’envoyé du Seigneur a paru au milieu d’eux, pour mettre le sceau à la vérité de leurs écritures, une partie a rejeté avec dédain le livre divin, comme s’ils ne l’eussent pas connu.

Ils ont suivi ce que l’enfer avait médité contre Salomon[1]. Salomon était juste, et le diable était infidèle. Il enseignait aux hommes la magie et la science des deux anges Harut et Marut, condamnés

  1. Jahia explique ainsi ce passage : Les démons avaient écrit des livres de magie, et les avaient enfouis sous le trône de Salomon. Après sa mort ils les en tirèrent, et voulurent persuader aux amis de ce prince que c’était par leur moyen qu’il commandait aux génies et aux vents. Leur artifice fut inutile ; mais le peuple les crut et acheta les livres de magie.

    Harut et Marut, choisis parmi les anges, avaient été envoyés à Babylone pour exercer la justice sur la terre. Ils jugèrent les mortels avec équité jusqu’au temps où Vénus, dans tout l’éclat de sa beauté, vint plaider devant eux, contre son mari. Les deux anges, éblouis de tant de charmes, éprouvèrent des désirs, et le témoignèrent à la déesse. Vénus s’envola. Les coupables, bannis du ciel, furent condamnés à expier leur crime à Babylone, jusqu’au jour de la résurrection. Elhaçan.

    Ebn Abbas met moins de merveilleux dans cette histoire. Il dit que ces anges étaient deux mages qui enseignaient la magie, et que Vénus, qui vint plaider devant eux était une femme d’une rare beauté. Telles sont les opinions des mahométans au sujet de Harut et de Marut.