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épée ; mais il ne pouvait parvenir à lui ôter la vie[1]. « Prends, lui dit le vieux guerrier, mon sabre qui pend derrière avec mon bagage. » Rabieh détacha le sabre pesant, et lui fendit la tête.

Abu Mousa n’ayant plus d’ennemis à combattre, ramena son détachement au quartier général. Il se présenta devant Mahomet qu’il trouva assis sur un trône enrichi d’or et de pierres précieuses. Il lui rendit compte de son expédition, et lui rapporta les dernières paroles d’Abu Amer. Le prophète descendit de son trône, fit l’ablution sacrée, et levant les mains au ciel, lui adressa cette prière : « Seigneur, pardonne les péchés d’Abu Amer. Accorde-lui une place glorieuse au jour de la résurrection. Qu’il soit élevé au-dessus de la plus excellente partie de la création ! »

Poursuivant le cours de ses exploits, Mahomet alla mettre le siége devant TaïefMalec s’était retiré avec les Hawazenites. La place était forte. Il fallut l’assiéger dans les règles[2]. On ouvrit la tranchée, on fit approcher les beliers, les catapultes, les pierriers ; les murailles furent battues pendant vingt jours. Lorsque les brèches furent praticables, on donna l’assaut. Les Musulmans montèrent avec leur intrépidité ordinaire. Ils combattirent vaillamment ; mais ils trouvèrent une résistance insurmontable. Malec, à la tête des Hawazenites, les repoussa avec perte. Irrité du peu de succès de ses armes, Mahomet fit le dégât autour de la ville. Toutes les vignes furent coupées. On y mit le feu. Ce spectacle n’abattit point le courage des Takifites. L’amour de la liberté leur fit tout supporter[3]. Ce stratagème n’ayant pas réussi, Mahomet en employa un autre qui pouvait leur devenir funeste. Il fit publier autour des remparts qu’il donnerait la liberté à

  1. Abul-Feda. Elbokar.
  2. Abul-Feda, page 117.
  3. Jannab.