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de la vie de Mahomet.

J’atteste que tu es l’apôtre de Dieu, véritable et véridique. Je t’ai prêté serment entre les mains de Jafar, j’ai professé l’islamisme en sa présence. Je me suis dévoué au culte du Dieu des mondes. Ô prophète ! je t’envoie mon fils Ariha. Si tu l’ordonnes, j’irai moi-même rendre hommage à la divinité de ton apostolat. J’atteste que tes paroles sont la vérité. »

Il ne reçut pas une réponse aussi favorable de Haret, fils d’Abu Shamar le Gassanite. Ce prince régnait sur une partie de l’Arabie Déserte. Son royaume s’étendait jusqu’aux confins de la Syrie[1]. Shajaa lui ayant présenté sa lettre de créance, il la lut, et lui dit : « Retourne vers ton maître. Je partirai dans peu, et je lui porterai ma réponse. » « Périsse son royaume ! » s’écria Mahomet.

Hawaza, souverain de la province d’Yemama, était venu lui-même trouver le prophète, et avait embrassé l’islamisme. De retour dans ses états, il apostasia. Mahomet lui envoya Solaït avec une lettre. Le prince l’ayant lue, dit à l’ambassadeur : « Je me suis déjà fait musulman, j’ai secouru le prophète ; mais j’irai porter la guerre à Médine s’il me parle encore de sa religion. » « Je ne lui ferai pas cet honneur, répondit Mahomet. Seigneur, arrête ses projets, et qu’il périsse ! »

[2] Un des derniers souverains à qui il envoya des ambassadeurs, fut Elmondar, roi de Bahraïn[3]. Il gouvernait le pays qui s’étend le long du golphe Persique. Oloa lui ayant remis la lettre de son apôtre, il la lut avec respect et embrassa l’islamisme[4]. Les peuples de ses états suivirent son exemple. Elmondar remporta dans la suite une victoire éclatante sur les Perses.

La paix régnait à Médine. Les Arabes d’alentour avaient

  1. Abul-Feda, page 96.
  2. Idem.
  3. Jannab.
  4. Abul-Feda, page 98.