rétabli l’honneur d’Aïesha, ses accusateurs furent punis chacun de quatre-vingts coups de fouet, Ali, consulté par Mahomet dans cette affaire délicate, lui avait conseillé d’interroger la suivante d’Aïesha. La jeune épouse n’oublia point ce conseil ; et dans la suite, ses intrigues ne contribuèrent pas peu à l’éloigner du califat.
Des guerres continuelles tenaient depuis long-temps les Musulmans éloignés du temple de la Mecque[1]. Ils soupiraient après la visite des lieux saints. Tout étant calme aux environs de Médine, Mahomet crut devoir satisfaire leur dévotion ; mais, comme il fallait que le ciel autorisât cette démarche éclatante, il annonça cet oracle : « La vérité éternelle a confirmé la révélation qu’eut le prophète, lorsqu’elle fit entendre ces mots : Vous entrerez dans le temple de la Mecque, sains et saufs, la tête rasée et sans crainte. Dieu sait ce que vous ignorez. Il vous prépare une victoire prochaine[2]. » Cette promesse répandit la joie dans tous les cœurs. Tous crurent voler à une nouvelle conquête. La visite sacrée ayant été publiée, Mahomet marcha vers la Mecque avec quatorze cents hommes choisis parmi les Mohagériens et les Ansariens. Soixante-dix chameaux, ornés de fleurs et de feuillage, suivaient l’armée ; c’étaient les victimes destinées au sacrifice[3]. Cet appareil religieux n’en imposa point aux idolâtres. Ils redoutaient un maître ambitieux, caché sous l’humilité de la religion ; ils résolurent de l’arrêter dans sa marche. Le prophète, ayant appris qu’ils l’attendaient en rase campagne, quitta la plaine, et, gagnant les hauteurs, vint camper à Hodaïbia[4]. Il fallut s’arrêter ou combattre. Les Coreïshites