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LE CORAN.


27Noé, notre ministre, dit à son peuple : Je suis chargé de vous prêcher la parole divine.

28N’adorez qu’un Dieu ; je tremble que vous ne subissiez les châtimens du jour de douleur.

29Les premiers du peuple voués à l’incrédulité répondirent : Tu n’es qu’un homme comme nous ; la plus vile populace t’a suivi sans réflexion. Vous ne possédez aucun mérite qui vous rende supérieurs à nous. Nous vous croyons des imposteurs.

30O mon peuple, reprit Noé, pensez-vous que si je n’étais dirigé par la lumière de Dieu, et favorisé de sa grâce (hélas ! elle est éteinte pour vous), je vous solliciterais à l’implorer, tandis que vous l’avez en horreur ?

31Je ne vous demande point le prix de mon zèle ; toute ma récompense est en Dieu ; mais je ne dois pas éloigner de moi les croyans. Ils comparaîtront devant lui, et je vous vois ensevelis dans l’ignorance.

32O mon peuple, si je les rejetais, qui me protégerait auprès du Seigneur ? N’ouvrirez-vous point les yeux ?

33Je ne vous dis point : Les trésors du ciel sont à ma disposition, je lis dans l’avenir, je suis un ange, ceux que dédaigne l’orgueil de vos regards ne jouiront point des biens célestes ; de tels discours seraient un crime. L’Éternel lit au fond des cœurs.

34Ils répondirent au prophète : Depuis long-temps tu disputes avec nous. Fais que tes menaces s’accomplissent, si tu es véridique.

35Certainement, dit Noé, Dieu les accomplira si c’est sa volonté ; et vous ne pourrez en adoucir la rigueur.

36Mes avis salutaires vous seront inutiles, si Dieu