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LE CORAN.

phète. Vous les violâtes après qu’il vous eut fait voir ce qui était l’objet de vos vœux[1].

146Une partie d’entre vous soupirait après la vie du monde, les autres désiraient la vie future. Dieu s’est servi du bras de vos ennemis pour vous mettre en fuite et vous éprouver. Il vous a pardonné, parce qu’il est plein de bonté pour les fidèles.

147Tandis que vous preniez la fuite en désordre, vous n’écoutiez plus la voix du prophète qui vous rappelait au combat. Le ciel vous punit de votre désobéissance. Que la perte du butin et votre disgrâce ne vous rendent pas inconsolables, toutes vos actions sont connues de Dieu.

148Après ce funeste événement, Dieu fit descendre la sécurité et le sommeil sur une partie d’entre vous. Les autres, inquiets, osaient dans leurs folles pensées, prêter un mensonge à Dieu. Sont-ce là, disaient-ils, les promesses du prophète ? Réponds-leur : Le Très-Haut est l’auteur de ce désastre. Ils cachaient dans leur âme ce qu’ils ne te manifestaient pas. Si les promesses qu’on nous a faites, répétaient-ils, avaient quelque fondement, une partie d’entre nous n’aurait pas succombé ici. Réponds-leur : Quand vous auriez été au sein de vos maisons, ceux pour qui le combat était écrit, seraient venus tomber au lieu où ils sont morts, afin que le Seigneur connût et éprouvât le fond de vos cœurs. A lui en appartient la connaissance.

149Ceux qui se retirèrent le jour de la rencontre des deux armées[2], furent séduits par Satan, en puni-


  1. Le butin.
  2. Le jour où se livra le combat d’Ahed, Abdallah et trois soldats effrayés par le nombre des ennemis, s’en retournèrent sans combattre. (Vie de Mahomet.)