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LE CORAN.

transgressèrent le jour du sabbat[1] ; nous les transformâmes en vils singes.

62Ils ont servi d’exemples à leurs contemporains, à la postérité, et à ceux qui craignent.

63Dieu, dit Moïse aux Israélites, vous commande de lui immoler une vache[2]. Prétends-tu abuser de notre crédulité ? répondirent-ils. Je retourne vers le Seigneur, ajouta Moïse, pour n’être pas au nombre des insensés. Prie le Seigneur, répliquèrent-ils, de nous déclarer quelle vache nous devons lui sacrifier. Qu’elle ne soit ni vieille ni jeune, ajouta le prophète, mais d’un âge moyen. Faites ce qui vous a été ordonné.

64Prie le Seigneur, continua le peuple, de nous faire connaître sa couleur. Qu’elle soit, dit Moïse, d’un jaune clair, qui réjouisse la vue.


  1. Une partie des habitans d’Aïla, ville située sur les bords de la mer Rouge, s’étant obstinés à pêcher le jour du sabbat, malgré les représentations de leurs concitoyens, furent maudits par David, et transformés en singes. Ils demeurèrent trois jours dans cet état ; ensuite un vent violent les précipita dans la mer. Abulfeda rapporte cette phrase accréditée parmi les musulmans.
  2. Hammiel, un des plus riches d’entre les Israélites, ayant été tué, ses parens conduisirent à Moïse les prétendus meurtriers. Ils nièrent le fait. On n’avait point de témoins. La vérité était difficile à découvrir. Dieu ordonna d’immoler une vache avec les conditions requises. On toucha le cadavre avec la langue de la victime. Il revint à la vie, se leva, prononça le nom de son meurtrier, et mourut de nouveau. Abulfeda.

    Les Arabes ont puisé cette histoire dans le Pentateuque, où Dieu commande d’immoler une vache rousse, d’un âge formé, sans tache, et qui n’ait point porté le joug. On brûlait la victime, et ses cendres mêlées avec de l’eau servaient à purifier ceux qui avaient touché un cadavre. Num. chap. 19. Maracci.